Conte de John Ruskin : le Roi de la Rivière d'or .

Publié le par MIRÉTÉ Christine

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Ou peut-on l'acheter ? Répondez-moi s'il vous plaît par mail  christinemirete/at/yahoo.fr; enlevez les / et mettez @ à la place de "at" et vous aurez mon mail .

Ce conte m'a été remis en mémoire par l'intermédiaire du blog de Jean Dornac, pour la non-violence, sur une photo d'un lys.

Oui, parce que dans le conte il est question d'un lys...

Je ne me souviens plus tellement bien de ce conte, ni des mots exacts,  mais j'm'en vas vous l'conter tel que ma mémoire me le restitue.


Dans une belle vallée riche en plantes de toutes sortes, arrosée par une rivière regorgeant de poissons,  vivaient beaucoup d'hommes et de femmes qui auraient pu être heureux si il n'y avaient pas les trois frères, maîtres de la vallée.
Enfin, plutôt les deux frère aînés, Hans et Schwartz, mauvais, méchants, mesquins et durs, au contraire du plus jeune, Glück, tout le contraire de ses frères.

Un jour, le vent se déguisa en homme, pour voir jusqu'où irait la gentillesse de Glück; il se présenta un jour qu'il ventait (ben oui !) et pleuvait, et demanda à se chauffer au feu, un petit truc à manger, puis il repartirait.

Mais Glück hésita, car il craignait ses frères qui le battaient plus souvent qu'à son tour, et l'enfermaient dans la cave au pain sec et à l'eau pour un oui pour un non.

Finalement, il ouvrit la porte, et laissa entrer l'homme, qui aussitôt dégoutta sur le sol...

Mais dans la grande cheminée, un gigot cuisait peu à peu, et prenait une belle teinte cuivrée; alors Glück lui donna une tranche, la seule tranche à laquelle il avait droit, et quand l'homme eut fini de manger, voici les deux frères qui rentrent, et tout de suite se mettent en colère;
-Comment Monsieur, que faites-vous ici ?
Mais Glück intervint, craignant à juste titre que ses frères ne brutalisent son invité.
-C'est moi qui l'ait fait entrer, regardez comme il pleut dehors et qu'il fait froid.
-Il n'a qu'à aller chez lui, dit Hans.
-Mais n'avez-vous aucun respect pour les cheveux blancs ? demanda l'homme, qui s'était levé et commençait à rassembler ses affaires, qui avaient séché en un clin d'œil .
- Quoi ? ils sont bien assez longs pour vous tenir chaud, dit Schwartz, et en effet, les cheuveux lui tombaient sur les épaules.

Alors le vent sortit, et maudit les deux frères au cœur si dur :
-Tant que vous aurez une telle attitude, cette vallée ne vous donnera plus rien; dans un an, jour pour jour, la rivière qui l'irrigue aura disparu, et toutes les plantes sécheront et mourront, plus personne ne voudra venir habiter ici.

Et, pendant un an, la vallée mourut peu à peu; des richesses qu'elle dispensait, il ne restait que de la poussière...

Et les frères disposaient d'un puits, et d'un grenier qui portait bien son nom, car contenant toutes sortes de graines...mais croyez-vous que les frères aînés de Glück auraient partagé, afin de contrer ce désastre, et redonner vie à cet ancien paradis ?

Que dalle ouaich !

Ainsi, même les trois frères durent déserter cette autrefois magnifique vallée, où maintenant ne rôde même pas des loups ou des vautours...ni même serpents ou autres plus petits animaux.

Ils s'installèrent dans une ville où on ne les connaissait pas, et eurent une idée qui aurait pu marcher si ils n'étaient pas si malhonnêtes:  ils possédaient de l'or, et voulait le fondre afin de former de la vaisselle en or, mais...
...mais ils buvaient leurs bénéfices, en laissant tout le travail à Glück, et en plus mélangeaient beaucoup de cuivre à l'or; mais les clients n'aimaient pas l'or "cuivré".

Alors il fallut fondre la dernière chope, une chope en or, qui était dans la famille depuis des générations...une chope avec un visage aux sourcils très fournis,  un gros nez, et des yeux et un sourire malicieux.

Le jeune Glück étant,comme à l'habitude, enfermé à la maison, fondit la chope...qui ne coula pas en lingot, mais devint un petit bonhomme qui dit ;
-"je suis le roi de la rivière d'or, qui a été transformé en chope par une sorcière de mauvais caractère, et toi tu viens de me rendre service; alors je vais te confier un secret; pour redonner vie à la vallée, et devenir le Roi de la vallée, il faut y verser trois gouttes d'eau bénite.."
Et sur ces mots, il disparut !
Le jeune Glück pleura la perte de sa chope, et quand ses frères rentrèrent, il leur raconta ce qui s'était passé.

Mais comme à leur habitude, ils avaient passablement bu, ils l'enfermèrent dans la cave,  et, le lendemain, à peu près dessoûlés, se refirent raconter l'histoire.

Alors ils décidèrent que l'aîné, Hans, irait à la rivière.

Hans se munit d'un couteau, d'une gourde vide et d'une gourde pleine, et, pour la première fois de sa vie, il alla à l'église; là, sous prétexte de se signer, il plongea la gourde dans le bénitier, et, resta quelques dix minutes faisant semblant de prier, puis rentra à la maison et relata son "exploit".

Il prit un pain et un jambon, et se mit en route; il avait parcouru toute la vallée désséchée, et entamait la montée vers la source de la rivière d'or, quand il eut faim et surtout soif.
Alors il s'assit pour manger et boire à la gourde d'eau ordinaire, quand il vit venir à lui un petit chien affamé; il le repoussa du pied, et continua son chemin ...
Le temps, qui jusque-là était beau et clair, changea; le temps fraîchit et le ciel se chargea de nuages.

Mais, arrivé à mi-chemin, il eut encore faim et soif; ayant déjà tout mangé et bu toute la première gourde, il entama la deuxième, mais, à ce moment-là, une vieille femme toute courbée lui demanda à boire;
- hé, la vieille, y'a une rivière là-haut, va-z-y ! Et de boire à la gourde en passant son chemin.

La pluie se mit à tomber, le tonnerre à tonner sans cesse: et il arrivait juste devant la source, quand un petit enfant lui demanda à boire; mais l'homme ne l'entendait plus, et jeta sa gourde dans la source: alors il y eut un brusque tremblement de terre, et il tomba dans un grand cri....
Et les eaux noires et coléreuses roulèrent une pierre noire....


Au boit d'un mois, ne voyant pas revenir son frère, Schwart acheta de l'eau bénite, et  à son tour prit le chemin de la source....et là, autant vous dire que tout s'est déroulé à peu près comme ça s'est déroulé pour son frère, sauf que le petit chien s'est montré en dernier.


Au bout d'un autre mois, Glück s'inquiéta pour ses deux frères, et se mit en route, aprsè avoir bien poliment demandé de l'eau bénite au prêtre, qui lui remplit ses deux gourdes, tellement il le trouva gentil.

Glück traversa aussi la vallée désséchée, en versant des larmes sur son ancien paradis, puis il entama la rude ascension vers la source de la rivière d'or, ainsi nommée parce que, hé bien, quand elle tombe de la falaise, elle forme une cascade, et tous les matins, le soleil l'éclaire de ses rayons, et ainsi lui donne une couleur dorée.

Glück ayant faim et soif, il s'assit sur une pierre, et allait entamer son repas, quand il aperçut un petit enfant; alors il lui  donna tout son pain et son jambon, et lui donna toute sa gourde; et les oiseaux chantaient et se poursuivaient d'arbre en arbre, la chanson de l'eau avait l'air de rire.

Puis, le cœur léger, il repris sa route; mais, arrivé à mi-chemin, il rencontra une vieille dame assise sur une pierre; il lui donna à boire, et elle but presque tout; puis se leva, et partit; lui, il voyait des fleurs éclatantes, des papillons qui dansaient, et le voici sur une petite plage, qui descend en pente très douce vers la source de la rivière; alors voici qu'arrive un pauvre petit chien, qui avait l'air blessé, ne pouvant plus se traîner : et là Glück hésita; mais il prit son mouchoir, lava et banda les plaies du chien, et lui donna à boire les dernières gorgées de sa gourde: et aussitôt le chien disparut, et à la place voici le nain !

Le nain attrapa un lys, et fit tomber les trois gouttes de rosée du pétale vers la gourde de glück et lui dit ;
- "tu aurais pu venir, au lieu de m'envoyer tes deux méchants frères, tellement méchants que j'ai dû les transformer en pierre noire; car ils n'ont pas versé de l'eau bénite dans ma rivière ! Non mais ! Enfin, je suppose que tu n'avais pas le choix .

- Hé ? Mais je suis sûr que mes frères avaient bien de l'eau bénite dans leurs gourdes !

-Certes, répondit le Roi, mais écoute bien ceci ; l'eu peut avoir été bénite par Dieu lui-même et tous les anges et saints du Paradis, dès l'instant qu'on la refuse à plus pauvre que soi, elle n'est plus bénite.
Et l'eau prise à n'importe quelle source ou fontaire, même trouble, si elle est partagée, là elle est bénite.
Mais trève de paroles, va, mon garçon, lance la rosée dans la source, et tu deviendras le Roi de la vallée".

Alors Glück lança les trois gouttes de rosée dans la source, et un tout petit tourbillon naquit, et le niveau de l'eau baissa, baissa, baissa, jusqu'à disparaître, et il n'y eut plus qu'un minuscule filet d'eau; Glück était déçu, car il croyait que la rivière se transformerait en or.

Mais bon, on n'a pas toujours ce qu'on veut, n'est-ce pas?

Il descendit le versant qu'il avait escaladé, et, arrivé dans la vallée, il vit la rivière reprendre sa place, comme avant, et tous les arbres, toutes les plantes jaillir de terre à toute vitesse, et dans la minute d'après porter des froits, donner des légumes....et , avertis par quelque mystérieux signal, tous les anciens habitants de la vallée revenir; il entendait les meuglements des vaches, les clarines et les bêlements des moutons, les rires des enfants, les chants des adultes....

Et cette histoire est terminée, merci à John Ruskin d'avoir enchanté ma mémoire.
Christine





Publié dans Copinage

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